11/12/2014
France

Projet de Center Parcs en Isère : Les Verts dénoncent une violation de la DCE

Europe Écologie Les Verts dénonce une violation de la directive européenne sur l'eau et demande un véritable débat public

Jeudi 18 décembre le tribunal administratif de Grenoble se penchera sur
deux nouveaux recours déposés en référé par l’association "Pour les
Chambaran sans Center Parcs" (PCSCP) et par la Fédération de la Drôme
pour la pêche et la protection aquatique.

Ce projet de Center Parcs situé en pleine forêt des Chambaran sur la
commune de Roybon dans l’Isère est un désastre écologique avec la
destruction annoncée de 110 à 120 hectares de zones humides (selon les
calculs de l’expert mandaté par le tribunal administratif de Grenoble
pour la commission d’enquête publique), soit dix fois plus que sur le
site du Testet pour le barrage de Sivens. Or, sur ce dernier dossier, un
collège de commissaires de la Commission européenne a récemment ouvert
une procédure pour violation du droit communautaire.

Michèle Rivasi, députée européenne, membre d'Europe Écologie Les Verts,
et Michèle Bonneton députée écologiste de l'Isère, vont donc engager aux
côtés des associations locales dont la FRAPNA (Fédération Rhône-Alpes
de protection de la nature) une procédure d’infraction à la législation
européenne – en l’occurrence la directive sur l’eau, à l’instar de ce
qui a été fait pour Sivens même si en l’espèce le projet ne bénéficie
pas de fonds européens. "Après les manifestations de ce week-end des
opposants et défenseurs du projet de Center Parcs, il apparaît plus que
jamais que la situation se tend sur place et que le défaut de
concertation se fait criant"
, explique Michèle Rivasi. "La
reprise des travaux mettrait en péril l’ordre public et le spectre de la
tragédie de Sivens apparaîtrait. J’en appelle donc, m’appuyant sur les
conclusions de la commission d’enquête du  mois de juillet 2014, à une
saisine de la Commission nationale du débat public sur la base de
l’article 121-8 du code de l’environnement. En effet, le coût total des
bâtiments et des infrastructures du Center Parc dépasse le seuil requis
des 300 millions d’euros pour une saisine de droit."
L’organisation
d’un véritable débat public répond à la volonté du chef de l’État
exprimée lors de la Conférence environnementale d’améliorer la
démocratie environnementale en ce qui concerne les grands projets
d’aménagements impactant l’environnement, rappelle la députée, en
précisant : "Un tel débat, sur l’opportunité et les impacts du
projet, permettrait au public d’avoir une vision globale des enjeux ; de
pallier l’absence de concertation préalable sur ce dossier et d’avoir
des conditions d’indépendance et de contradictoire garanties. L’enquête
publique a montré l’attente des populations locales envers un tel débat
public."

Samedi 6 décembre, plus de 600 opposants à l’installation du Center
Parcs se sont retrouvés à Roybon ; et le dimanche 7, c'était au tour de
ceux qui soutiennent le projet de se faire entendre. Porté par le groupe
Pierre et Vacances, le Center Parcs de Roybon prévoit la construction
d'un millier de cottages, de commerces et de restaurants autour d'un
"Aquamundo" (une bulle transparente maintenue à 29 °C, avec piscine,
jacuzzi, etc.). Défendu par les élus locaux, le projet prévoit 697
créations d'emplois (468 emplois équivalent temps plein) et
d'importantes retombées fiscales. Comme le souligne Francis Meneu,
président de la FRAPNA, il constituerait aussi "la plus vaste opération de destruction de zones humides des quinze dernières années en Rhône-Alpes."

Les Verts, Alliance Libre Européenne – 11-12-2014